Titre dont le sens originel est « enseignant, directeur de l’enseignement », et qui, dans l’Église arménienne, est décerné aux moines ayant reçu une instruction théologique et générale approfondie.

Les vardapets sont la colonne vertébrale de l’Église arménienne. C’est parmi eux que se recrutent les supérieurs de monastères et les évêques. Les vardapets sont habilités à enseigner la religion et à prêcher.

De vardapet dérive le nom de vardpet qui désigne au Moyen Âge*, en particulier aux XIIIe-XIVe s., l’architecte.

Les vardapets, comme les évêques et le catholicos* (patriarche suprême), portent une soutane noire et un capuce caractéristique, en cône pointu. Certains auteurs ont voulu y voir un écho de la forme du dôme* des églises arméniennes. Le terme qui désigne en arménien ce capuce, véghar, est d’ailleurs le même que celui qui signifie « dôme ».

Récipient en céramique (généralement du type amphore) inséré dans la maçonnerie* des superstructures d’un édifice (coupole*, voûtes*, toits).

Deux fonctions sont attribuées à de tels récipients : a) acoustique, celle d’amplifier les sons ; b) architectonique* et peut-être parasismique*, celle d’alléger les superstructures, donc d’abaisser le centre de gravité.

Pan incliné d’un toit, pente.

Un toit qui n’a qu’un versant, adossé à un mur plus élevé que lui, est appelé appentis*.

Un toit qui a deux versants égaux est appelé toit en bâtière*.

toit en bâtière – մեկ եզր է

Pièce d’entrée d’un édifice.

Dans le contexte de l’architecture ecclésiastique, le vestibule correspond au narthex*, qu’il soit intégré dans l’espace intérieur de l’église (esonarthex) ou adjoint à sa façade occidentale (exonarthex).

Le gavit* ou jamatoun* arménien s’apparente à ce dernier type de vestibule, extérieur.

D’après Marina Storaci et Alessandra Gilibert 2019.

A) Vichap signifie en arménien « Dragon », animal fabuleux, serpent ailé muni de griffes. Celui-ci est associé, dans la mythologie arménienne, au culte de l’eau et à la fertilité : selon les croyances anciennes, l’orage et la pluie naissaient du combat des dragons dans le ciel.

Ce culte explique sans doute la présence de dragons (serpents fantastiques), probablement apotropaïques*, dans divers domaines de l’art arménien, comme la sculpture architecturale, les tapis, les crosses épiscopales et bâtons pastoraux.

B) Sont aussi appelées vichap ou vichapakar de nombreuses stèles* (près de 140 pièces ont été enregistrées) de l’Âge du bronze* (IIIe-IIe mill. av. J.-C.). Soigneusement taillées et partiellement sculptées, elles mesurent entre 1,4 et 5,2 m de haut et sont dressées assez haut dans les montagnes, près de sources et de lacs. Elles sont probablement liées, elles aussi, au culte de l’eau et à la fertilité.

Ces monolithes* peuvent être classés en trois groupes :
a) les stèles ichtyomorphes* (en forme de poisson) ou piscis vishap (19 pièces situées entre 2700 et 3000 m d’altitude),
b) celles portant une image de taureau, ou vellus vishap (56 pièces situées entre 1300 et 3000 m d’altitude, évoquant les sacrifices d’animaux),
c) les formes hybrides dites hybrida juxtaposant des éléments des deux types précédents (6 pièces, entre 2000 et 2700 m d’altitude).

Ces monolithes constituent, après les menhirs*, l’un des jalons de la longue lignée des pierres dressées d’Arménie, dans laquelle s’inscrivent notamment les stèles ourartéennes, les monuments crucifères à stèle quadrilatérale* ou à colonne, et les khatchkars*.

Âge du bronze – մեկ եզր է

monument crucifère à stèle quadrilatérale – մեկ եզր է

Ornement en spirale sculpté aux deux extrémités des balustres*, sur les chapiteaux* antiques ioniques* et « ioniques-arméniens* » des VIe-VIIe siècles.

Sur les chapiteaux ioniques-arméniens, la volute des balustres qui imitent un faisceau de feuilles serré en leur milieu par un baudrier* atteste clairement l’héritage ionique gréco-romain.

En revanche, la grosse volute enroulée comme une corne de bélier, sculptée sur les chapiteaux « pseudo-ioniques » de la sphère aulique du VIIe siècle (salles palatines de Dvin et Aroutj), reflète une tradition différente. La terminologie en révèle les racines locales. Attestés dès le Ve siècle, les termes arméniens khoyak (= chapiteau) [dérivé de khoy (= bélier)], et khoyogh (= corne de bélier, pour désigner la volute) révèlent l’existence d’une tradition locale : les Arméniens de l’Antiquité tardive associaient « par définition » l’idée de chapiteau à la tête de bélier à grosses cornes enroulées.

chapiteau ionique – մեկ եզր է
chapiteau ionique-arménien – մեկ եզր է, հղում դեպի Chapiteau composite « ionique-arménien »

Voir : Claveau

Chacun des arcs ou rouleaux* qui forment l’archivolte* d’un portail*.

Maçonnerie* cintrée couvrant de l’intérieur un espace bâti. La courbure de la voûte est fonction de celle de l’arc* qui l’engendre.

En Arménie, la voûte est souvent portée et renforcée par des arcs doubleaux* ou croisés*.

croisés – հղում դեպի Arcs croisés

Voûte et coupole* sont les deux principaux dispositifs de couvrement* des édifices paléochrétiens et médiévaux d’Arménie. Le plafond* est plus rare.

arc doubleau – մեկ եզր է

Voûte* résultant du croisement de deux voûtes en berceau*.

Elle était fréquente dans l’architecture de la Rome antique. En Arménie, la voûte d’arêtes s’observe à partir du VIIe s., le plus souvent sur les sacristies* des églises, à plan quasi carré.

Les arêtes* peuvent être diagonales ou axiales. Dans ce second cas, la voûte comporte des trompes* à ses quatre angles. Il existe également des voûtes d’arêtes étoilées, avec entrecroisement de quatre berceaux, donnant naissance à huit arêtes. À nouveau, quatre trompes comblent les angles du carré de base.

voûte en berceau – մեկ եզր է

Voûte* à quatre pans concaves (de l’intérieur) qui résultent du croisement de deux berceaux*.

En Arménie la voûte en arc de cloître est rare et n’apparaît qu’au XIIIe siècle.

Voûte* générée par un arc brisé*.

arc brisé – մեկ եզր է

En Arménie, la voûte en berceau brisé s’observe à partir du XVIIe siècle, mais est assez rare. Elle apparaît plus souvent dans les églises arméniennes (XVIIe s.) de la Nouvelle-Djoulfa (Ispahan, Iran), sous la forme de portions de voûte (très larges arcs*).

Agencement, type et forme des voûtes* d’un édifice.