Pièce secondaire, le plus souvent angulaire, servant d’annexe liturgique dans une église.

À la période paléochrétienne*, les sacristies, généralement au nombre de deux, sont placées de part et d’autre de l’abside*. On les appelle habituellement pastophoria (pluriel du grec pastophorion* et du latin pastophorium). Elles abritent les objets et vêtements nécessaires à la liturgie.

période paléochrétienne – մեկ եզր է

En Arménie, à partir de la fin du VIe s. (cathédrale* d’Avan) et surtout après l’occupation arabe, dans de nombreuses églises en croix inscrite*, outre les deux sacristies situées à l’est, deux autres sont logées aux angles ouest. Au début (fin VIe-1ère moitié du VIIe s.) elles sont probablement destinées à accueillir les catéchumènes et pénitents.

croix inscrite – մեկ եզր է

À partir du VIIe s., les sacristies comportent le plus souvent une absidiole* dans leur paroi intérieure orientale et donc, en principe, un autel secondaire. Elles acquièrent alors la fonction de chapelle*, c’est pourquoi on peut désormais les appeler « chapelle-sacristie* ». Elles ont généralement deux étages et, dans les nombreux types à chapelles-sacristies dans les quatre angles, elles sont alors au nombre de huit dans une même église.

On suppose que la multiplication des chapelles d’angle s’explique par le développement du patronage. Elle reflèterait le besoin des donateurs secondaires d’avoir des espaces réservés pour que des services y soient célébrés en leur mémoire. Quant aux donateurs principaux, notamment les fondateurs de l’église, les prières pour le salut de leur âme étaient dites devant le maître-autel* de l’abside principale.

Composition longitudinale* à coupole* sur croix inscrite*, dans laquelle les appuis* du tambour* font saillie sur les murs latéraux, formant quatre cloisons.

Cette composition apparaît dans les églises au VIIe siècle. Elle est propre à l’Arménie. Il en résulte un espace intérieur qui, malgré son ampleur et sa longitudinalité, est uni sous la coupole, du fait de l’absence d’appuis isolés en son centre. Le chevet* se caractérise, de l’extérieur, par la présence de deux niches dièdres* qui révèlent la présence interne de chapelles-sacristies* de part et d’autre de l’abside*.

Durant la période des royaumes*, cette composition évolue vers une forme de croix inscrite cloisonnée* plus compacte où les deux appuis orientaux sont le plus souvent unis au bloc absidal. En principe, cette composition plus ramassée résiste mieux aux séismes.

longitudinal – հղում դեպի Plan longitudinal (oblong)
croix inscrite – մեկ եզր է
niche dièdre – մեկ եզր է
croix inscrite cloisonnée – մեկ եզր է

Moulure* à concavité marquée, formée de deux quarts de cercle de rayon différent et généralement bordée de deux listels*.

On distingue deux types de scoties.
La « scotie droite » s’emploie sur la base* d’une colonne* ou d’un pilier*, entre deux autres moulures. Sa partie inférieure est en saillie et sa partie supérieure en retrait.

La « scotie renversée » est creusée sur une corniche*, un chapiteau ou une imposte. Sa partie supérieure fait saillie et sa partie inférieure est en retrait.

Atelier dans lequel les moines copiaient les livres à la main et les enluminaient.

Les scriptoria se trouvaient le plus souvent dans les monastères*. On suppose qu’ils occupaient des bâtiments séparés, plus modestes que ceux des bibliothèques*.

Dynastie turque qui domina le Moyen-Orient du XIe au XIIIe s. Elle développa à la fin du XIIe et au XIIIe s., en Anatolie, une grande architecture de pierre, tant cultuelle que profane.

Sous les Seldjoukides ont été bâtis de vastes ensembles qui comprennent des mosquées, des médressés (écoles coraniques), des hôpitaux, des hans (hôtelleries et caravansérails*), ainsi que des türbés* (mausolées*).

Cette architecture, à l’ornementation sculptée souvent foisonnante, réalise une synthèse originale des traditions centre-asiatiques, de l’héritage arabo-persan et d’éléments empruntés aux cultures locales, notamment au savoir-faire architectural et décoratif arménien et géorgien.

Les échanges et partages de techniques et de formes ont été très nombreux entre Arméniens et Seldjoukides dans les domaines de l’architecture et du décor sculpté.

L’apport arménien est particulièrement sensible dans les mausolées, comme l’attestent trois caractéristiques : leur structure à oratoire* sur caveau*, leur forme en tambour* cylindrique ou polygonal coiffé d’un dôme* conique, polygonal ou en ombrelle*, et leur décor sculpté qui recourt souvent à l’arcature aveugle*.

ombrelle – հղում դեպի Dôme en ombrelle
arcature aveugle — մեկ եզր է

Pièce souterraine destinée à la conservation de produits agricoles, notamment de céréales.

Le silo a une fonction apparentée à celle du cellier*, mais dans ce dernier, des denrées et surtout des liquides sont conservés dans de grosses jarres enterrées.

Planche de bois suspendue près de la porte de l’église, que l’on frappe d’un maillet pour convier les fidèles aux offices religieux.

Employé en Arménie depuis l’Antiquité, ce procédé a été progressivement remplacé par la cloche de métal accrochée dans un campanile* ou clocher*. Les deux, cloche et campanile/clocher, ont été introduits ici au début du XIIIe s., en provenance probablement de l’Occident, peut-être par l’intermédiaire de Byzance.

La simandre se maintient toutefois, p.ex. au patriarcat arménien de Jérusalem.

Première assise*, saillante et profilée*, d’un édifice.
Dans ce sens, socle est sémantiquement assez proche de soubassement*, toutefois ce dernier peut comporter plusieurs assises et, en principe, n’est pas mouluré*.

Dans l’architecture arménienne, le socle revêt des formes spécifiques.
On observe dès la période paléochrétienne* et tout au long du Moyen Âge*, sur les églises d’Arménie, une imitation de crépis* qui prend la forme de plusieurs degrés (gradins, marches) au pied des façades.
Sur les églises à contour circulaire, polygonal ou polyconque, dès le VIIe s. et surtout au début du XIe s., le socle se métamorphose en un haut anneau de moulures.

Dans le cas d’un pilier*, d’une colonne* ou d’une sculpture, le socle précède la base*.

profilé – հղում դեպի Profil
période paléochrétienne – մեկ եզր է
Moyen Âge – մեկ եզր է

Premier claveau* (voussoir) aux deux extrémités inférieures d’un arc*.

Partie inférieure d’un édifice, au-dessus du niveau du sol, n’incluant pas les fondations*.

Le soubassement est sémantiquement proche du socle*, mais il s’en distingue par le fait qu’il peut comporter plusieurs assises* et en principe n’est pas mouluré*.

Monstre fabuleux à corps de lion ailé et à tête et buste de femme ou d’homme, dans les mythologies et arts égyptien et grec antiques.

Des sphinx ont été plusieurs fois représentés aussi dans les arts médiévaux de l’Arménie, parmi beaucoup d’êtres fantastiques (griffons, centaures, sirènes, dragons, aigles bicéphales…).

Ornement* sculpté qui rappelle les stalactites et alvéoles ou nids d’abeille. Il décore des voûtes*, des coupoles*, des niches* et divers autres éléments architecturaux.

Dans le domaine islamique, il porte le nom arabe de muqarnas.

Cet ornement a commencé à se développer en Ouzbékistan, Iran et Irak aux Xe-XIe s. sur des constructions en brique. Puis il a été adapté dans la pierre à partir de la fin du XIIe s. en Asie Mineure sous le règne des Seldjoukides*, et en Arménie à la période des féodalités*.

Dans cette zone, qu’il soit appliqué à des monuments musulmans ou chrétiens, cet ornement a un usage et des formes quasi identiques, par exemple sur les voûtes et les portails.

Dans la tradition grecque orthodoxe, reliquaire* souvent en forme de coffre, censé contenir une relique (un fragment) de la Vraie Croix.

En Arménie, les reliquaires dont le centre était supposé abriter un fragment de la Vraie Croix, ont généralement la forme d’une croix rayonnante, à rayons diagonaux. Ils sont appelés « Bois de vie » (Kénats payt).

On peut supposer un lien entre la présence de telles reliques et le choix, pour certaines églises, d’une composition cruciforme-rayonnante*. C’était peut-être le cas pour la Sainte-Croix d’Aghtamar (915-921).

composition cruciforme-rayonnante – հղում դեպի Plan centré à coupole sur carré tétraconque à niches diagonales

Monolithe dressé et taillé, parfois en forme de plaque, généralement avec une inscription et parfois un décor.

Une stèle remplit en principe une fonction commémorative, religieuse, funéraire ou administrative.

Le khatchkar* est la forme de stèle la plus répandue en Arménie. Cette plaque de pierre verticale porte une ou plusieurs croix sculptées et, le plus souvent, une ou plusieurs inscriptions* gravées. Présents depuis le IXe siècle, les khatchkars se comptent aujourd’hui encore en dizaines de milliers, malgré d’innombrables destructions.

Monolithe de l’Âge du bronze* dont la forme et certains détails sculptés rappellent un poisson.

Âge du bronze – մեկ եզր է

Dans la tradition populaire arménienne, ainsi que dans la littérature scientifique, ces stèles*, de même que d’autres, apparentées, sont appelées Vichap* (= dragon) ou vichapakar.

Les stèles ichtyomorphes, dites aussi piscis vishap (Marina Storaci et Alessandra Gilibert, 2019), d’une hauteur moyenne de 3 m., étaient dressées à une altitude moyenne de 2700-3200 m., près de sources et de lacs, probablement en lien avec le culte de l’eau et la fertilité.

Stèle* à section carrée (ou rectangulaire) constituant, avec la croix qui la couronnait, l’élément principal d’un type de monuments verticaux* en pierre érigés en Arménie et en Ibérie (Géorgie orientale) à l’époque paléochrétienne et au haut Moyen Âge (c. Ve-VIIIe s.).

monuments verticaux – հղում դեպի Monument crucifère à stèle quadrilatérale

Ces monuments comportaient plusieurs éléments fixés les uns sur les autres, et pour la plupart, emboîtés les uns dans les autres : a) un piédestal* à plusieurs gradins, b) une base* cubique généralement décorée de bas-reliefs*, c) la stèle quadrilatérale considérée ici, d) un chapiteau*, e) parfois une pièce intermédiaire dite porte-croix, f) une croix de pierre*.
croix de pierre – մեկ եզր է
Les stèles quadrilatérales étaient sculptées sur une, trois, ou les quatre faces, de scènes figurées, du motif de la croix et/ou d’ornements* végétaux et géométriques.
Il s’en est conservé plusieurs centaines dans les deux pays, la plupart étant brisées et fortement érodées, souvent réduites à l’état de fragments.

Il existe deux groupes géographiques de stèles quadrilatérales :
a) Groupe septentrional (Géorgie et nord de la rép. d’Arménie) en pierre claire à grain fin (travertin), de proportions élevées, avec traitement sculpté raffiné et figurations de petite taille, entourées de cadres ; hauteur moyenne 2,65 m, largeur moyenne 26 cm (Sipana Tchakerian 2022, p. 55).
b) Groupe méridional (diverses régions de la rép. d’Arménie et quelques cas en Artsakh et dans la région de Kars, en Turquie), principalement en tuf, aux proportions plus ramassées et à plus grandes figurations, non encadrées et plus schématiques ; hauteur entre 1,5 et 3 m, largeur moyenne 44 cm.

Voir aussi : Monument crucifère à stèle quadrilatérale

Art de la coupe (= de la taille) des pierres destinées à la construction.

La stéréotomie est particulièrement importante pour garantir la qualité de l’appareil* des arcs*, voûtes* et coupoles*.

Voir : Appui

Ornement* en forme de croix à bras égaux dont les extrémités sont pliées en angle droit vers la droite ou vers la gauche.

Le svastika a des origines très anciennes et est commun à de nombreuses cultures.

En Arménie, cet ornement apparaît à l’Âge du bronze* (pétroglyphes) et au Moyen Âge* (p.ex. sur le rempart d’Ani).
Gravé parmi les pétroglyphes, le svastika est généralement interprété comme un symbole solaire. Au Moyen Âge* chrétien, compte tenu de sa parenté avec la roue d’éternité* où figure la même image de mouvement perpétuel, il est permis d’y voir l’expression du salut et de la vie éternelle.

Le svastika s’emploie aussi assez souvent dans les décors sculptés des Xe-XIe s., en rang, en séries de rangs ou combiné à des entrelacs*. Dans une telle disposition, il est clairement apparenté à la grecque*.

Âge du bronze – մեկ եզր է
Moyen Âge – մեկ եզր է
roue d’éternité – մեկ եզր է

Large partage de procédés et de formes entre les arts arménien et musulman, notamment turc seldjoukide*. Ce phénomène apparaît à la période des féodalités* (fin XIIe-XIVe s.).

Il se traduit par l’introduction dans l’architecture arménienne d’éléments nouveaux très proches de ceux utilisés à la même période sur les monuments musulmans de la région. Parfois fondés sur des traditions locales, ces éléments sont nouveaux par leur forme.

Parmi ces éléments, on peut citer :
— le portail* à double chambranle*, sans doute inspiré du pishtak arabo-perse, avec un premier cadre arqué, inscrit dans un cadre plus large, rectangulaire ;
— la paire d’escaliers en encorbellement* avec des allers-retours de cette forme, du domaine arménien au turc, puis du turc à l’arménien ;
— la bande de caissons triangulaires* à la base de la coupole* des gavits* ;
— les animaux* réels, en lutte, tenant une proie ou symétriques, et certains animaux fabuleux (qui existaient précédemment, mais prennent une forme nouvelle, commune aux deux sociétés) ;
— les stalactites* adaptées à la pierre, dans des coupoles, des niches*, sur des cadres de portes* et de tympans*, aux angles des chapiteaux* ;
— les arcs en accolade* et polylobés* ;
— la tendance à couvrir entièrement des surfaces délimitées, de compositions ornementales finement sculptées ;
— les marqueteries de carreaux de pierre* bi- et polychromes (ou leur imitation) ;
— la chaîne seldjoukide*, les polygones et entrelacs* géométriques complexes ;
— les rangs et champs d’étoiles à six et à huit pointes ;
— les arabesques* et entrelacs végétaux sophistiqués.

Révélant la profondeur du phénomène, plusieurs de ces traits et motifs s’observent aussi sur les khatchkars*, emblèmes du christianisme arménien.

Cette tendance se ravive à la période moderne*, revêtant alors un caractère « iranisant ». On y relève notamment, en architecture, des pendentifs réticulés* et des décors sculptés et peints foisonnants. À Ispahan, dans le quartier de la Nouvelle-Djoulfa, on va jusqu’à donner une forme bulbeuse au dôme* surhaussé des coupoles.

N.b. L’objet du présent glossaire étant l’architecture arménienne, seuls les éléments observables dans cette architecture et partagés avec les voisins musulmans ou empruntés à leur tradition sont ici considérés. Mais l’exercice inverse peut aussi être fait : il est parfaitement possible d’identifier, sur les monuments seldjoukides, des éléments semblables, dont les analogies s’observent côté arménien (ou géorgien). Cet exercice peut souvent faire apparaître une origine arménienne ou géorgienne.

période des féodalités – մեկ եզր է

chambranle – հղում դեպի Chambranle de porte

bande de caissons triangulaires – հղում դեպի Bande réticulée

animaux – հղում դեպի Animalier

cadre(s) de porte(s) – հղում դեպի Chambranle de porte

arc en accolade – մեկ եզր է

polylobés – հղում դեպի Arc polylobé

marqueteries de carreaux de pierre – հղում դեպի Marqueterie de pierre

chaîne seldjoukide – մեկ եզր է

période moderne – հղում դեպի Temps modernes

pendentif réticulé – մեկ եզր է

Banc en demi-cercle, souvent à quelques gradins (= marches), à l’intérieur de l’église, au bas du mur délimitant l’abside* principale.
Le synthronon est réservé au clergé et est propre aux églises d’Orient.
On en trouve de nombreux exemples en Géorgie, à partir des VIe-VIIe siècles et durant tout le Moyen Âge*.

En Arménie, dans le cadre strictement apostolique, le synthronon est rare. Il n’est attesté qu’à la période paléochrétienne* et durant l’Âge d’or*. L’église de Vosképar (VIIe s.) présente le seul exemple clairement visible, avec une banquette en pierre de 52 cm de hauteur et 24 cm de profondeur (Armen Kazarian, 2012, t. III, p. 304).
Des traces de synthronon semblent conservées dans trois ou quatre autres monuments : l’abside primitive de la cathédrale d’Étchmiadzine, l’église mononef* paléochrétienne de Garni et les églises du VIIe s. de Peteghni et Zvartnots.

Le synthronon est également présent dans trois sanctuaires chalcédoniens* du XIIIe s. du nord de l’Arménie : Akhtala, Akori et Khoutjap. Le phénomène est sans doute lié à leur orientation confessionnelle et leur proximité avec la Géorgie.

Moyen Âge – մեկ եզր է
période paléochrétienne – մեկ եզր է
Âge d’or – մեկ եզր է
chalcédoniens – հղում դեպի Foyers chalcédoniens