Édifice quadrangulaire, aussi appelé gavit*, placé quasi obligatoirement devant la façade occidentale de l’église principale (abbatiale*) d’un monastère* et servant principalement de lieu d’inhumation des prélats et des nobles. 

Équivalent approximatif du narthex* byzantin et occidental, le jamatoun est l’une des composantes caractéristiques de l’architecture monastique de l’Arménie médiévale.

Le jamatoun est très souvent coiffé d’une coupole* sans tambour, percée d’une lucarne* centrale protégée par un lanternon*.

Le terme jamatoun est pour la première fois employé en 1038 au monastère royal de Horomos, près d’Ani, dans l’inscription de fondation. Il désigne la grande salle construite devant l’église principale Saint-Jean, en même temps qu’elle, pour servir de mausolée* à la dynastie Bagratide. Le terme jamatoun s’applique dès lors à ce genre de salle.

Selon Edda Vardanyan (Horomos, 2015, p. 210, 223-224), le terme aurait été créé à cette occasion par la juxtaposition des noms jam (= heure canoniale = messe) et toun (= maison) pour désigner le lieu de célébration de messes funéraires et commémoratives. 

Quant au terme gavit, attesté dès le Ve s., il signifiait initialement « cour ». Une cour attenante à une église devait naturellement accueillir les tombes des princes et prélats. En effet, en Arménie, depuis au moins le VIe s., les inhumations était strictement interdites à l’intérieur des églises.

En 1181, au monastère de Sanahin, pour la première fois, au lieu de jamatoun, le terme de gavit a été utilisé pour désigner la grande salle à coupole tronquée sur quatre colonnes, bâtie devant l’église Saint-Sauveur (966-972), à un endroit où se trouvaient déjà des sépultures.

Au début, les deux termes s’appliquaient au même genre de salle, cependant le terme gavit avait sa spécificité : il désignait seulement un narthex construit devant une église nettement plus ancienne, à l’emplacement d’un enclos à tombes préexistant. Mais la différence entre gavit et jamatoun s’est bien vite effacée.
 
Ainsi, au XIIIe s., sous la plume de l’historien Kirakos de Gandzak, les deux termes s’emploient indifféremment pour désigner le même type de bâtiment. Ils sont aujourd’hui entièrement synonymes.

Gavit – հղում անել դեպի Gavit/jamatoun

Ligne ou bande où se joignent les pierres, généralement disposés en assises* horizontales, qui forment le parement* des façades.

Conformément à la technique de construction* traditionnelle des régions centrales et nord-orientales de l’Arménie, les pierres de revêtement ont leur face extérieure soigneusement taillée avec des bords rectilignes. Grâce à cela, les joints entre les pierres sont vifs*, très fins et ne laissent pas apparaître à l’extérieur le mortier* qui est à l’intérieur de la maçonnerie*.

Aux premiers siècles chrétiens, jusqu’au VIIe s. inclus, les pierres ont parfois leurs angles taillés en chanfrein*, ce qui rend les joints plus visibles. Mais à certains endroits, p.ex. à Mren, des traces d’enduit dans les sillons trahissent une volonté de les masquer.

Dans plusieurs provinces de l’Arménie historique, p.ex. au Vaspourakan, où les pierres ne conviennent pas toujours à une taille soignée et l’appareil est souvent « rustique », les joints peuvent être très visibles.

Voir aussi : Appareil

technique de construction – մեկ եզր է:

Les joints* sont appelés « vifs » lorsque les pierres de taille (pierres très régulièrement taillées sur toutes leurs faces) sont assemblées sans liant* (sans mortier*) et que rien n’apparaît entre leurs bords.

Sur les façades arméniennes, du moins dans le centre et le nord-est du pays, les bords des pierres sont généralement taillés et ajustés avec soin, de telle manière que le mortier utilisé à l’intérieur de la maçonnerie* n’est pas visible de l’extérieur. On peut donc, en considérant l’aspect extérieur de la façade, qualifier les joints de « vifs ».